Jerome ATEUDJIEU
Contexte. . La vaccination est l'une des interventions de santé publique les plus efficiente qui contribue à la diminution de la morbidité, mortalités et des inégalités dans le monde entier. À ce jour, elle a permis d’éliminer une maladie et de contrôler plus de 7 autres. Après avoir été testéslors d’essais cliniques, seuls les vaccins qui répondent aux exigences de sécurité et d'efficacitésont enregistrés et autorisés par les autorités compétentes pour être utilisés dans les programmes de vaccination de routine et lors des campagnes de vaccination. Toutefois, il est connu que quelles que soient leurs performances, les phases de développement cliniques d'un vaccin ne peuvent pas détecter toutes les manifestations adverses post immunisation (MAPI).Ceci s’expliquerait par le fait que la taille d'échantillon des essais cliniques est limitée pour détecter les MAPI rares; une fraction donnée de ces MAPI est liée à des particularitéscomportementales et biologiques des personnes vaccinées qui ne sont pas rigoureusementsélectionnées comme lors des essais cliniques ; une autre est liée aux erreurs programmatiquesassociées au non-respect des procédures de conservation et d’administration des vaccins. Ainsi,des MAPI peuvent survenir après l'administration de vaccins homologués et constituer un risquede dommages sur la santé des patients ou une raison de refus de la vaccination, d’autant plus que l’attention du public est plus facilement attirée par les problèmes de sécurité des vaccins que par leur efficacité.Pour anticiper sur les effets potentiellement néfastes des MAPI sur la santé des personnesvaccinées et l'adhésion de la population à la vaccination, il a été recommandé que chaqueprogramme de vaccination développe un système de pharmacovigilance afin d’une part de détecter, notifier, investiguer et répondre aux MAPI et d’autre part, rendre disponibles les données de la surveillance des MAPI pour la mise à jour du profil de sécurité de chaque vaccinhomologué. Actuellement les études publiées montrent que, pour un certain nombre de raisons,les systèmes de pharmacovigilance ne sont pas très performants, et ne permettent pas de ce fait d’atteindre leurs objectifs dans les pays en développement comme le Cameroun. Par conséquent,plusieurs millions de doses de vaccins sont administrés aux enfants et aux femmes enceintes dans le cadre du PEV (Programme élargi de vaccination) de routine et aux groupes spécifiques variéslors des campagnes de vaccination. Très peu d'informations en sont disponibles et accessibles sur les MAPI survenues.